Les experts du marketing numérique le présentent comme inévitable : dans quelques années, le métavers fera partie de notre quotidien. Comment les marques feront-elles pour prendre place dans ce nouveau train technologique?
Qu’est-ce que le métavers?
Une définition assez large du métavers serait « une future version d’internet où des espaces virtuels, persistants et partagés sont accessibles via interaction 3D. » L’expression du métavers qui vient instinctivement à l’esprit est les espaces virtuels avec des avatars, souvent des jeux vidéo, accessibles par les casques de réalité virtuelle. Cette forme de métavers est la plus immersive, celle qui demande le plus d’équipement, de connaissances technologiques, et forcément la moins utilisée à l’heure actuelle. Le métavers est déjà présent dans le quotidien de plusieurs internautes, sous ses formes moins immersives. Pensons à la réalité augmentée, souvent utilisée à travers nos téléphones portables, où on superpose des images (virtuelles) à un décor réel ou un visage (par exemple, certains filtres sur Instagram).
La réalité hybride se déroule également dans le métavers. On y combine la réalité virtuelle ou la réalité augmentée et les rencontres physiques. Elle est surtout utilisée dans le cadre de rencontres de travail virtuelles où une partie des participants sont présents virtuellement (parfois avec des avatars, par exemple avec la plateforme Mesh de Microsoft, intégrée sur Teams).
En somme, le métavers est un endroit où des gens peuvent se réunir et interagir, virtuellement, avec une forme de support vidéo.
La taille du potentiel du métavers
Plus de 40 % des hauts dirigeants d’entreprises disent que le métavers aura un effet important sur leur organisation. Bien que la vitesse de la croissance du métavers et de son adoption soit difficile à prévoir avec certitude, certains experts s’entendent pour dire qu’une rapide adoption du métavers (d’ici 2030) permettrait de faire croître considérablement l’apport de l’économie numérique au PIB mondial.
Le potentiel de revenus issus du métavers est cependant déjà prouvé : le jeu vidéo Roblox en est la preuve. Très populaire auprès des jeunes, ce jeu offre énormément de possibilités aux joueurs quant à la création d’univers dans lesquels leurs avatars peuvent évoluer et interagir. Au 2e trimestre de 2021, le jeu comptait 43 millions de joueurs, et les transactions réalisées dans le jeu, converties en dollars réels, s’élevaient à 652 M$ au premier trimestre de 2021.
Une réalité inévitable, comment s’y lancer?
Restons réalistes : la technologie liée au métavers reste peu adoptée dans la population, ce qui représente des gains, pour le moment, faibles pour les marques. Comme toute nouvelle technologie ou plateforme, une marque devrait se poser les bonnes questions pour évaluer les gains potentiels et les efforts de s’y lancer.
Il faut penser tout d’abord à la valeur de l’expérience pour l’utilisateur. En se lançant dans le métavers, est-ce que la marque est en train de bâtir quelque chose de cool, mais inutile? Il est important de lier une tactique dans le métavers à un objectif de communication. De plus, puisque la technologie reste relativement jeune, les possibilités de mesure de performance sont également plus restreintes.
Réalité virtuelle ou réalité augmentée? Le choix de la technologie aura évidemment un impact sur la forme que l’expérience peut prendre dans le métavers. Il ne faut pas négliger les possibilités qu’un bon vieux site Web interactif peut apporter pour répondre à vos objectifs.
L’appât des fonctionnalités est également grand avec les nouvelles technologies : on a parfois envie d’en implanter certaines, simplement parce qu’elles sont nouvelles ou novatrices. Attention : une surcharge de fonctionnalités peut créer de la complexité inutile et, ultimement, réduire la performance de l’expérience.
En bref, les marques les plus audacieuses pourront y faire des gains et solidifier leur positionnement de précurseurs, et pour les plus frileuses, il n’y a aucune urgence de s’y lancer à court terme.