Tout dernièrement, le gouvernement canadien a adopté le projet de loi C-18. Son seul objectif : rééquilibrer les revenus entre agrégateurs de contenu (Meta — Facebook et Instagram — et Google) et organes journalistiques. En effet, les revenus engendrés par les médias locaux sont lentement mais sûrement diminués au profit des grands joueurs technologiques. Le résultat : les médias d’ici peinent à trouver des modèles financiers qui leur permettent de maintenir la qualité de leurs activités.
En réponse à la loi C-18 et en refus complet de négociations avec les médias et instances canadiennes, Meta, aussitôt suivi de Google, a annoncé en début de semaine le retrait de toutes les nouvelles canadiennes de ses algorithmes. Un refus qui démontre à la fois une insensibilité aux réalités locales et une atteinte directe à l’accès à de l’information de qualité. Les impacts attendus sont énormes pour cette loi qui entrera en vigueur dès décembre prochain : foisonnement des fausses nouvelles (fake news), désinformation, globalisation des nouvelles, etc. Notons aussi que tout cela survient à l’aube de l’éclatement des rédactions génératives par intelligence artificielle… des solutions généralistes que ces plateformes ont déjà l’habitude d’employer pour générer des contenus rapidement.
À ce revers lancé par Meta et Google, les gouvernements québécois et canadien ainsi que plusieurs grands groupes média tels que Québecor et Cogeco ont annoncé hier, 5 juillet 2023, retirer tous leurs investissements publicitaires des plateformes sous la gouverne de Meta.
Le point de vue Cartier
Agence à propriété 100 % québécoise ayant à cœur de contribuer à la croissance et à la richesse de l’écosystème média d’ici, Cartier souhaite réitérer sa volonté de favoriser et de préserver l’indépendance et le maintien d’une actualité pertinente, locale et originale. Au-delà de notre empreinte média, nous désirons également prendre part à la protection d’une démocratie saine et d’un partage de l’information juste et équitable pour tous et toutes.
Depuis les balbutiements de l’indice média d’ici (IMI) instauré par l’A2C en mai 2020, Cartier a implanté coup sur coup des moyens clairs pour maximiser l’utilisation de médias d’ici : solutions technologiques bien d’ici pour la gestion d’audiences, outils de ciblage propriétaires sans témoins tiers, approches contextuelles alliant création et média, etc.
S’il y a bien un moment où les mondes du marketing et du journalisme doivent se rallier, c’est aujourd’hui, et nos investissements média peuvent faire la différence. À cet effet, Cartier s’engage à revoir chacune de ses planifications et à limiter drastiquement ses placements sur les plateformes de Meta (Facebook, Instagram) et Google pour favoriser les médias d’ici. Le tout, en nous outillant d’indicateurs clairs pour appuyer nos ambitions.
Quel effet sur les campagnes publicitaires?
Cartier s’engage à proposer, lorsque faisable et justifiable, différentes options afin de réduire l’allocation des budgets associés à Meta et Google.
Nous tiendrons également des discussions franches et orientées sur ce sujet avec chacun de nos clients. L’indice IMI sera ainsi ajouté systématiquement à chacune de nos présentations, tandis que la proportion de l’investissement livré à Meta et Google sera aussi mise en évidence. L’idée : nous assurer, de toute part, qu’un éventuel investissement sur ces plateformes est dûment justifié et incontournable.
La suite
La situation risque d’évoluer au cours des prochains mois. Il va sans dire que Cartier suivra les choses de près et adaptera son approche en cas de changement.